Publié le 15/11/2020
Le président de la commission chargée des affaires de prisonniers, Qadri Abu Bakr, a appelé les institutions des droits de l’homme, juridiques et humanitaires de la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il libère le prisonnier Mohammad Al-Halabi, ingénieur de 42 ans de la bande de Gaza.
Abu Bakr a déclaré que le prisonnier Al-Halabi avait eu le plus long procès de l’histoire du mouvement des prisonniers. Il a été confronté à plus de 140 audiences en trois ans et demi, et il continue de souffrir devant la soi-disant justice israélienne qui n’a pu le condamner d’aucune accusation depuis son arrestation en juin 2016.
Il a ajouté : "Al-Halabi, ancien directeur de la « World Vision Foundation » à Gaza spécialisée dans les secours et l’aide humanitaire, a été arrêté alors qu’il revenait de Jérusalem via le passage Beit Hanoun / Erez avec la bande de Gaza après une réunion régulière de la fondation, alléguant qu’il avait transféré des fonds à l’une des organisations de Gaza, ce qui n’a été prouvé contre lui en aucune façon. Il a été soumis à la torture et aux mauvais traitements et il doit être libéré immédiatement et sans condition."
Selon le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Michael Link, Mme Agnes Callamard, rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, M. Nils Melzer, rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et le rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, M. Diego Garcia-Sian, les Nations Unies ont condamné il y a quelques jours le maintien en détention du prisonnier Mohammad Al-Halabi et le refus des autorités israéliennes de le soumettre à un procès équitable.
Ils ont affirmé : "Ce qui arrive au prisonnier Al-Halabi n’a rien à voir avec les normes d’un procès équitable. Cela fait partie des pratiques israéliennes dans lesquelles des preuves secrètes sont utilisées et en vertu desquelles des centaines de Palestiniens sont arrêtés pour une période inconnue".
Ils ont souligné que ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que le parquet se fonde sur des aveux présumés extorqués par la force, et sur la base des témoignages d’informateurs secrets, alors que Al-Halabi s’est vu refuser l’accès à un avocat.
Ces pratiques faussent le système judiciaire dans n’importe quel pays. "Nous exigeons qu’Israël respecte les exigences de l’état de droit conformément aux dispositions du droit international," ajoutent-ils.
Traduction : Moncef Chahed, Groupe de travail Prisonniers Politiques Palestiniens
Source : Maan News